Du jeu de batterie, en passant par l’enregistrement jusqu’au mastering, voici comment est née l’envie d’auto-produire intégralement cet EP, événement marquant de ma vie de musicien/ingé-son.
Comme d’habitude, rien de mieux pour se mettre dans l’ambiance que d’écouter !
Ollivier Roy – Des Peurs et des Envies – EP 2017
L’histoire
Fête de la musique 2014 à Orléans, alors que je fais le son pour l’événement crée par la Java Pop, que tout est prêt, que les balances de la batterie sont faites, Ollivier Roy prend place en solo au piano/chant. N’ayant pas vraiment une culture très chanson française, je remarque que le bonhomme a quand même un niveau de mélodie et d’originalité sympathique, avec un côté progressif et une émotion qui parviennent à me plaire. Après une trentaine de minutes à entendre ce piano/chant très agréable, mais avec une batterie toute prête qui dort derrière, je propose de tenter un accompagnement improvisé, parce qu’après tout, n’est-ce pas aussi ça la fête de la musique ? Faire vivre un instant de découverte musicale totale, tenter des choses et faire parler son feeling ?
Résultat ? (arrivée de la batterie à 2m30
Alors OK, c’est hésitant, je ne saisis pas directement les bons moments pour les variations, je fais même tomber une baguette à un moment (on va dire comme excuse que passer des faders aux baguettes c’est pas facile), n’empêche que le potentiel pour que ça sonne était pour nous indéniable.
La suite est donc toute tracée, on se revoit, on forme un duo et fait quelques concerts avec un résultat plutôt probant, puis on finit par comprendre qu’une basse en plus, ça serait quand même sympa. On rencontre alors le fabuleux bassiste Thibaut Lurton, on répète, on fait des concerts, etc.
Entre temps, j’ai pas mal écouté les précédents enregistrements en solo d’Olivier et le résultat ne me plaît pas : La qualité des morceaux est indéniable, mais l’enregistrement et l’arrangement ne correspondent pas à ce qu’on joue et plus je les écoute, plus je suis frustré de ne pas les avoir faits moi-même. Naît alors l’envie commune d’enregistrer quelques morceaux.
Le projet
L’ambition est d’abord de partager notre musique, mais aussi de faire parler de nous et d’en profiter pour démarcher des lieux sympa où faire des concerts. Le budget est cependant limité puisque nous sommes auto-produits et que l’idée n’est pas de vendre un organe ou de s’endetter sur 10 an. Il va alors falloir user de tout notre savoir-faire pour tout réaliser nous-même.
L’enregistrement
Les premières questions pour l’enregistrement pointent donc le bout de leur nez :
- Comment et où va-t-on enregistrer les batteries sans vendre un rein ?
- Combien de morceaux va-t-on pouvoir faire ?
- Où et comment enregistre-t-on les pianos, les voix, la basse ?
- Quel process pour le rec ?
Réponses :
- On enregistrera les batteries à Polysonik, dans leur plus grand local de répétition loué pour 2 jours, je ramènerai alors mon PC et ma carte son et nous emprunterons les micros habituellement utilisés pour le mini studio d’enregistrement du lieu en complément des miens.
- On vise 4 à 7 morceaux sur les deux jours, on verra bien !
- La basse sera enregistrée chez moi par mes soins, le piano sera enregistré chez Olivier par ses soins, la voix sera enregistrée à Polysonik sur des créneaux de quelques heures.
- Une maquette de chaque morceau avec tous les instruments sera enregistrée en live le premier jour à Polysonik, toutes les batteries seront enregistrées le lendemain durant une rude journée, le reste sera fait petit à petit, selon le point précédent, les arrangements étant faits sur des séances communes où Olivier et/ou Thibaut et moi nous retrouvons pour finir ce travail.
Tout s’est donc déroulé comme prévu. Chacun ayant une vie non musicale à côté, l’enregistrement complet a cependant pris plusieurs mois, laps de temps où l’esprit des morceaux peut vite se perdre, mais qui permet cependant d’explorer plusieurs possibilités pour chaque titre. « Tiens, si je fais ce coeur là et qu’il passe devant la voix », ou « Tiens, si j’enlève le piano à ce moment », etc. De nombreuses subtilités voient alors le jour. Certains arrangements arrivent alors même que les morceaux ne sont pas terminés d’enregistrer.
Quelques random facts sur l’enregistrement :
- Les batteries sont enregistrées sur 8 pistes : Kick, Snare top, hi-hat, tom alto, tom basse, 2 overheads, 1 room. Il manque pas quelque-chose ? Un snare bottom, oui… hébé, on va s’amuser au mix ! Mais à choisir, c’était le meilleur compromis selon moi.
- La carte son utilisée pour les drums est une M-Audio Profire 2626, les voix et basses ont parfois été enregistrées sur cette même carte, mais principalement avec une Focusrite 2i4 pour des raisons de stabilité du pilote.
- L’accordage de la snare a été légèrement modifié sur certains morceaux.
- Les voix ont été enregistrées avec mon fameux Rode NT2-A et un AKG C414 de Polysonik sur certains morceaux, à une distance de 10 à 25cm en fonction des morceaux.
- Aucun préamp’ coloré ou DI n’a été utilisée pour cet EP.
- Faire le recalage et l’edit complet des batteries après l’enregistrement de basse pour garder le feeling : Plus jamais, c’est le meilleur moyen d’avoir à recaler une basse qui était parfaite et de dégrader inutilement un bon son de la Jazz Bass et de perdre du temps à essayer de limiter ces dégradations au maximum…
- Car oui, j’ai recalé mes batteries plus que prévu, les imperfections qui me semblaient sympa au début ont vite fini par me barber, j’en ai finalement laissé très peu.
- Nous sommes allés à l’essentiel, peu d’extravagance sur le rec hormis cela.
Nous avons passé un temps non négligeable à travailler les choeurs et les arrangements, mais tout cela a permis de vraiment donner le peps qu’il fallait aux morceaux.
Vient alors le moment où ça y est, on a tout ce qu’il nous faut, on peut enfin passer au mix !
Le mixage
Certainement ma partie favorite : Faire resplendir au maximum chaque son, trouver l’équilibre qui donne l’énergie la plus appropriée à chaque morceau.
Ça n’a pas été (que) facile et m’a coûté cher en clope élec ! Voici les principales raisons :
- Déjà parce que batterie/basse/piano/chant, ça fait très facilement un peu vide dans le haut médium et qu’on cherchait un son quand même un peu « in your face » par moments, les arrangements ont permis de combler un peu cet espace, mais leur placement n’était pas aisé, car ils ne devaient généralement pas prendre le pas sur le reste.
- Ma batterie n’est vraiment pas une flèche, une Pearl Forum Series de 2005, va faire sonner ça… Bon, elle est bien entretenue, accordée au mieux, les cymbales Sabian AAX sont pleines d’énergie et de clarté (même parfois un peu trop), mais ce n’est pas non plus une flèche. Le tout sans micro de timbre de caisse claire. Ça a vraiment été le plus compliqué à traiter pour moi et en même temps une priorité car un mix sonne à mon avis difficilement bien si la batterie ne sonne pas bien. J’ai utilisé un peu de trigger discret sur certains morceaux sur le snare/kick.
- La voix m’a donné un peu de fil à retorde avec une amplitude relativement importante et des sonorités très variées. Il fallait vraiment essayer différentes choses à chaque fois pour trouver ce qui fonctionnait.
- Le piano synthétique basé sur de vrais enregistrements de piano, si bien fait soit-il reste compliqué à faire sonner vraiment bien, surtout quand c’est un instrument lead. Rapidement, on arrive à un piano soit trop métalique, soit trop muffled, l’équilibre n’a donc pas été facile à trouver, d’autant que chaque morceau est un univers différent, souvent avec un son de piano différent.
- La basse DI, full simulateur d’ampli, avec un son plutôt medium et pas assez rond à mon goût, parfois trop de bruits de frets et d’attaque, pas forcément facile à dompter pour garder un minimum d’attaque et de dynamique à la fois. J’ai dû parfois user de plusieurs pistes et de compresseurs multibandes pour trouver le son que je cherchais.
- On souhaitait conserver un son le plus naturel possible tout en « pop-rockifiant » le tout, c’est pas le mélange le plus easy du monde quand on part de sources qui ne sont pas d’une extrême qualité.
Globalement
Si j’avais à résumer les traitements les plus prépondérants dans ces mix :
- Beaucoup de distorsion harmonique type simulateur de tranche console ou tape, pour donner un côté plus riche et sale, et plus analogique au son, qui vire parfois sans complexe à la distorsion totale pour amener l’énergie nécessaire.
- Beaucoup de jeu de reverbs pour créer des ambiances, soit très intimes, soit très amples.
- Pas mal de jeu avec les delays, pour l’ambiance, mais aussi le remplissage de l’espace dans les haut mediums.
Détail des morceaux
Pour cette fois, je partage mon ressenti complet sur les morceaux, en tant que musicien et ingé son. Pour une meilleure expérience, je vous suggère d’écouter chaque morceau décrit ici en même temps que vous lisez les notes, ça vous procurera une écoute certainement plus intéressante !
Un samedi en hiver
Premier morceau, certainement le morceau le plus pop de l’EP, un peu léger, presque frivole, écrit initialement pour un concert de Saint Valentin au « Club 15 » (cf les paroles un peu après 1m15). J’ai un peu pensé au groupe Keane sur ce morceau, d’où la caisse claire particulièrement grave, légèrement pitchée vers le bas (oui, j’ai osé). Le morceau oscille entre intimiste et ample, avec un côté un peu frais et aérien sur le refrain (le tambourin réverbéré, ça fonctionne bien). Le piano bénéficie d’un traitement stereo particulier sur le refrain pour gagner en amplitude.
Mes petits kiffs sur le morceau :
- 1m13, passage sur un son de synthé sur le 2e refrain, pour apporter une variation et encore un peu de légèreté, avec son petit son et son petit delay tout mignons
- 1m56, le bridge/montée, déjà il se termine avec un delay en triolets sur la voix, puis les choeurs sont sympa, le shaker + ride rend pas mal, puis à 2m06, quand la montée commence, un son de delay de piano saturé vient appuyer la montée, s’accentuant lors du passage sur le tom basse, le tout se concrétisant par un petit jeu de notes de basse suivi d’un énorme slide.
- La partie qui suit, un second bridge à 2m14, les « Wou hou » ont une amplitude immense, et le tout se termine par un break de batterie accompagné d’une descente à la basse, suivi du pré refrain particulièrement planant.
- La variation du piano sur la fin est notablement entraînante.
Au final, le résultat est plutôt satisfaisant pour notre part, mon seul regret est le résultat parfois un peu trop sec sur ce morceau, en particulier sur l’intro et les couplets, pour le style escompté.
Le plongeon
Le morceau le plus rock de l’EP, qui bénéficie d’une certaine originalité. Déjà, une intro basse/voix, ça ne court pas les rues. Je trouve un côté assez mécanique à ce morceau, ce qui me plaît beaucoup en tant que batteur, c’est certainement le morceau le plus plaisant à jouer. C’est sûrement dû au jeu global qui est très carré et très axé sur les croches. Beaucoup de petites choses sympa dans ce mix, notamment :
- Une intro assez sourde, qui manque volontairement d’air
- 0m29, arrivée de la batterie avec sa belle gated reverb qui procure une forte puissance et amplitude accompagnée du piano qui crée tout de suite une ambiance mélancolique/aérienne.
- 0m45, ce que j’appelle « pré-refrain », où le piano est doublé d’un synthé particulier, très rond et un peu crunchy
- 1m00, un petit synthé fait des petites notes sur les croches, et réapparaît sur d’autres parties similaires dans le morceau
- 1m13, bridge pré second couplet, la snare est munie d’une reverse reverb, et d’un tambourin un temps sur deux, ajoutant encore plus de peps, la voix fait une respiration avec un delay digne du Stade de France, le piano semble éloigné et très naturel pour son petit gimmick.
- 1m41, reprise de la « full » batterie, avec une reverse reverb de la caisse claire qui contient aussi une cymbale, ce qui ajoute beaucoup à cette reprise, puis le piano fait une note à répétition qui crée vraiment un univers sympa. Voix avec un delay très long, ce qui donne une sensation d’espace important.
- 1m57, bridge, avec un « ahoo » en choeur qui amplifie la montée
- 2m13, pré refrain à nouveau, la basse laisse entendre une légère disto qui restera jusqu’à la fin du morceau, rajoutant ainsi du peps
- 2m39, bridge avec une batterie très bourrine et acoustique qui a pour l’occasion un jeu de stereo fait grâce au micro room qui est pané d’un côté, une basse endiablée, des choeurs immenses
- 2m55, bridge très rock et très lourd, très kiffant à jouer
- Suivi d’une fin de morceau avec un white noise filtré qui fait une montée, couplé d’un synthé sur des croches, le tout assez discret mais qui rajoute du volume malgré tout, avec une dernière note piano/basse distordue.
Un morceau riche, sympa, puissant et qui fonctionne vraiment bien selon moi.
Fragile
Encore un morceau qui oscille entre intimiste et ample/aérien. Musicalement intéressant, avec là aussi plusieurs libertés intéressantes :
- Intro en reverse reverb du morceau, avec un petit synthé arpegiator aigu qui rajoute une petite ambiance, le son de global est très acoustique, très naturel.
- Couplet, voix très proche, la batterie ne fait que du kick, mais si on écoute bien, on entend un frappement de baguette sur la cuisse (bah oui, faut bien garder le tempo!) gardé volontairement.
- 0m46, arrivée d’un choeur, spatialisé plus loin, je voulais qu’on aie l’impression qu’une seconde personne derrière fasse les choeurs, en chantant d’une manière proche d’un cri.
- 0m53, coup de cloche de ride, très apprécié par tout le groupe, on est tellement habitués que s’il n’y est pas, il nous manque
- 1m05, refrain, d’emblée un peu groovy grâce à cette ligne de basse, avec un choeur tout nouveau, trouvé durant la phase d’arrangements et le fameux tambourin qui lie un peu toute la rythmique.
- 1m33, petit question/réponse entre le piano et un synthé qu’on a mis longtemps à trouver.
- 2m03, nouveau refrain, cette fois-ci avec le synthé arpegiator dont le son a lui aussi été difficile à trouver, il rajoute un côté plus entraînant par rapport au refrain précédent
- 2m25, passage calme évoquant pour moi de nombreuses références musicales. Les choeurs sont aussi originaux qu’intéressants, l’univers global me rappelle certains films avec Johnny Depp type « Edward aux mains d’argent », mais aussi le passage calme dans le morceau « Citizen Erased » de Muse, mais la montée au piano de la fin me rappelle me rappelle le morceau « Feel » de Robbie Williams.
- 2m48, dernier refrain, l’apothéose du morceau complété à 3m10 par un variation de voix et une basse disto, avec une montée finale de toute puissance à 3m26
- La note de fin basse/piano semble particulièrement grave et profonde et nous a valu de nombreux plaisirs (non physiques si ça peut vous rassurer) à l’écoute.
Finalement, on parvient je pense à servir et à sublimer ce riche morceau par le mix.
Première seconde
Un morceau divisé en deux parties prédominantes, la première mélancolique, puis une résolution après une minute. Globalement beaucoup de jeux de delays sur ce morceau sur les voix et les pianos
- Intro immédiate avec voix, jeu de basse s’apparentant à une harmonique, et un delay sur le piano
- Les jeux de delay perdurent, avec une note de piano isolée et filtrée.
- 1m13, coupure avec une cymbale puissante, disparition des reverbs longues, on passe sur un espace confiné, jusqu’à un break basse/batterie qui nous fait plaisir à Thibaut et moi à 1m44 où reprend le côté aérien.
- 1m46, fun fact, le choeur aigu qui est très compliqué à tenir juste étant donné la tessiture d’Olivier est assez fortement autotuné, mais lors du traitement, pour éviter de faire trop robotique, j’ai testé l’introduction d’un vibrato artificiel, ce qui donne un son proche du Theremin, mais avec une tessiture humaine. J’ai trouvé ça fun et j’ai laissé.
- 2m14, variation de refrain, où le piano, délayé, est accompagné d’un synthé sympa, et où les choeurs s’agancent d’une manière intéressante.
Ce morceau est un univers à lui seul. Très agréable à jouer, le résultat est selon moi assez probant.
Ça pourrait être toi
Un couplet un peu groovy/pop et un refrain planant; vous commencez sûrement à connaître la structure qui fait partie du style d’Ollivier Roy. Le mix de ce morceau est apparu comme une évidence avec les arrangements trouvés par Olivier qui avait plein d’idées pour ce morceau. Mais particulièrement, il avait l’idée de faire chanter le dernier « back » du dernier refrain par une chanteuse. J’ai donc pensé à Manon, chanteuse lead de mon autre groupe actuel Spoken Hopes, qui est venue poser sa voix, en français, ce qui était inhabituel pour elle, qui plus est dans un style également inhabituel.
Quelques petites choses amusantes sur ce titre :
- 0m34, on notera a présence d’un synthé type « bell » proche d’un vibraphone, mais également plusieurs synthés volontairement un peu flous
- 0m52, le couplet comporte des backs saturés et delayés, mais aussi un vibraphone cette fois, et l’entrée des violons est bien prononcée, ils resteront ensuite sur le morceau
- 1m23, nouveau refrain, le violon et le tambourin en double croche donnent un effet d’accélération
- 1m36, un delay infini et dégradé sur le « toi » contribue à annoncer la partie suivante
- 1m40, les « han han » avec les delays ont été difficiles à caler, l’effet est amusant je trouve
- 1m57, l’entrée du question/réponse entre Olivier et Manon. La compression, les doubles et les différents choeurs ont permis un son assez sympa sur cette voix féminine.
Au final, c’est un morceau de 2m25 qui est souvent jugé trop court, mais qui a le temps de vivre avec des sons et une ambiance riches. On en voudrait encore, d’autant plus après l’arrivée d’une seconde voix à la fin et cette frustration, l’envie de le réécouter le morceau après qu’il soit terminé fait selon moi tout l’intérêt et la beauté du morceau.
Sentinelle
Alors là c’est le gros trip général, raison pour laquelle ce morceau est mis à la fin, pour laisser sur une note amusante, mais en même temps très puissant, tant dans la musique que le son. Saturation de partout, drum énorme, basse énorme, un côté que je qualifie de « Jungle » sur les couplet (les parties en hi-hat/tom basse), une rythmique jazzy/rock relativement déstructurée sur le refrain qui du coup ressemble à peine à un refrain. Ce morceau représente bien la liberté qui nous a animés pour cet EP.
Plusieurs drôleries dans le morceau of course :
- Le morceau est initialement joué au piano, donc rien que le son du synthé totalement sale de l’intro est amusante.
- 0m09, on note l’arrivée de la batterie totalement filtrée et sale qui se dé-filtre à 0m15, amenant ainsi une sensation du puissance, corrélé avec cette reverb immense sur la snare (et le tom) dès qu’elle entre.
- 0m27, j’ai baissé l’entrée du synthé dans la disto, il est donc bien moins crunchy mais toujours un peu
- 0m45, il se passe plein de choses, le petit arpège de synthé qui est nouveau par rapport à la compo originale, le slap de basse saturé, sali et « stereoisé ».
- 1m17, on entend des artefacts sur le synthé dû à un recalage, au final je n’ai pas cherché à l’enlever, ça salit encore le son et tant mieux.
- 1m26, voix étouffée et salie, batterie étouffée avec un léger flanger, arrivée de claps, puis arrivée d’une basse au son what the fuck qui se termine par un gros slide et un choeur reverbéré, annonçant la partie suivante qui comportera des claps plus accentués.
- 2m01, arrivée de nouveaux choeurs « wooo » assez stereoisés
- 2m25, l’explosion du morceau, planante et énergique, avec une voix spatialisée de manière assez immense.
- 2m47, outro avec synthé toujours très légèrement crunchy
Au final, un morceau vraiment amusant à travailler et je l’espère à écouter. Malgré toutes ces choses what the fuck, il arrive à rester cohérent.
Après de longues heures d’écoute, il est venu le temps de passer au mastering !
Le mastering
Ce n’est jamais idéal de masteriser ses propres mix, on a donc laisser couler un peu de temps pour revenir avec une oreille un peu plus fraîche. Honnêtement, il n’y a rien de spécial dans ce mastering par rapport à ce que j’ai pu faire par le passé. Il s’agissait d’homogénéiser au mieux les morceaux, de regagner un peu de volume et encore un peu de sensation d’analogique. J’ai dû pas mal switcher d’écoutes casque/haut-parleurs bien connus pour corriger les défauts audibles avec les moyens disponibles sans me laisser trop avoir par les défauts de la petite pièce qui me servait alors de control room.
Le disque physique
La pochette, très atypique de ce disque n’a été tirée qu’à 100 exemplaires. Le design de l’album et les illustrations ont été réalisés avec brio par l’Agence des monstres à Orléans qui a su coller parfaitement à l’univers musical d’Ollivier Roy. Cette « pochette » d’album est faite dans un papier carton épais et noir, coupé au laser en forme d’engrenages, donnant ainsi une apparence industrielle. Le tout tient debout et le disque en lui-même trouve sa place dans un compartiment spécial à l’arrière accompagné d’un dépliant avec une illustration par titre.
Un bel objet que même moi qui renie un peu les disques physiques suis heureux de posséder et d’avoir laissé mon nom dessus.
Le mot de la fin
J’espère que cette écoute vous aura plu, que les détails de la production de cet EP vous auront intéressés, auront développé votre oreille et appris deux ou trois « trucs » sur la réalisation d’un disque auto-produit.
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