Mixage & Mastering de Wooden, un groupe qui envoie du bois

Un process atypique, un résultat sympa ! Début mai, je finissais le mixage/mastering de l’EP de Wooden, groupe parisien prometteur ! L’occasion de partager cette expérience avec vous !

Après avoir vu le groupe en concert sur Paris à l’OPA, je n’ai pu qu’accrocher à ce rock frais, naturel, et original.

Ce groupe est composé de 5 membres, Audrey au chant, Quentin et Guillaume à la guitare, Arthur à la basse, et Alexis à la batterie.

L’EP
wooden jaquette

Arthur a réalisé la majeure partie du MIDI des drums, enregistré les basses chez lui, et les voix en studio à Paris, tandis que les guitaristes ont fait leur guitares depuis chez eux. Les joies du home studio et du re-recording ! Autant dire que si le jeu est bon, le travail pour harmoniser le tout était tout de même conséquent.

Alors quoi de mieux que d’écouter pour lire la suite de l’article ?
Wooden – Make it better
Wooden – Favorite Wine
Wooden – Let it out
Wooden – Pressure

Un process atypique

Pendant un bon mois, Arthur m’a donc envoyé les versions des morceaux à mesure qu’ils avançaient. On s’est vus sur Orléans pour peaufiner les batteries et les passer dans un bon plugin de batterie virtuelle (EP oblige, pas de possibilité pour eux d’enregistrer de vraies drums), puis il m’a envoyé les multitracks et leurs révisions dès que possible pour chaque morceau. J’ai procédé à un premix puis à de grosses sessions d’edit, avant d’entamer le mixage final, puis le mastering, à nouveau en présence d’Arthur, et tout cela dans mon home-studio à Orléans, 100% « in the box ».

L’édition, les joies de ProTools

Bon, on ne va pas épiloguer trop sur le sujet qui n’a rien de nouveau ! Ici, le nettoyage des pistes était déjà bien fait par Arthur, juste comme il faut, avec par chance, oui par chance, quelques bruits « parasites » en début/fin de prises qui laissent un peu de vie au mix et que j’ai laissés volontiers. Le plus gros du travail était de recaler quelques notes de basses et surtout une bonne partie des guitares. Il ne faut pas se le cacher, ces dernières, alors que le talent des guitaristes est indéniable, ont toutefois été enregistrées un peu à l’arrache, et je n’ai rien pu faire quand au fait que les guitares ont dû être réglées 10 ans auparavant, ou encore pour les divers accrocs. La voix, qui par ailleurs m’a totalement séduit, a quand même fait un petit tour dans l’autotune sur certains morceaux, en mode 100% manuel de sorte à choisir le temps de montée et la correction sur chaque note concernée. Un usage avec parcimonie donc, mais qui aide toutefois à palier à l’enregistrement forcément imparfait.

Mixage : un équilibre à trouver, des difficultés à traverser

C’était clair dès les premières écoutes, c’était de la chanson, avec une musique riche. Il fallait arriver à mettre le tout en valeur. Une voix en avant, sans arriver au volume d’une pop française, et une musique rock. Le son devait rester un minimum naturel tout en envoyant du bois.

  1. La batterie virtuelle… Bon, on ne pourra pas lui donner la vie d’une vraie batterie, mais on peut jouer un peu sur les reverbs, la spatialisation pour tenter de faire oublier que c’est un plugin. Par chance, on a droit à un mutlitrack sur ce plugin, on a même des overheads, une room, de quoi s’amuser un peu. Il y a de nombreuses passages où j’ai joué sur la largeur des overheads, la quantité de room, etc. Le son de la drum étant très mat de base, il a fallu ruser pour retrouver la clarté qu’elle méritait. J’ai également utilisé des petits delays gauche/droite pour faire ressortir les toms.
  2. Les guitares ! Malheureusement, les guitaristes, qui ont quand même le mérite de s’être enregistrés eux-mêmes, ne savent manifestement pas comment peut se passer le mixage, et en conséquence, les prises sont difficilement exploitables. Simulateurs d’ampli et compresseurs cheap à la prise ainsi que reverbs, passages dans des consoles chinoises… Brrrrrrrr ! Pics de 12dB entre 4 et 8Khz, basses énormes… Je ne raconte même pas le filtrage nécessaire pour en faire quelque-chose d’écoutable, voir même d’agréable à écouter ! Par chance la compo et les jeux sont bons et très bons. Je n’avais cependant aucun double de guitare pour tenter de donner plus de largeur ou de volume à certaines parties, je n’ai eu droit qu’à une track par guitare sauf pour « Let it out ». Il a donc fallu faire sans et user de nombreuses automations de volume. J’en ai repassé certaines dans de bons simulateurs d’amplis malgré tout, de quoi arriver à un résultat correct pour un EP.
  3. La basse : Pas de surprise ici, une bonne Jazz Bass et Rickenbacker en DI avec quelques effets, un peu de sim d’ampli, de compression, presque pas d’EQ, une petite piste dupliquée pour l’attaque, et le tour est joué, la présence est quasiment faite par le jeu, très peu d’automations de volume nécessaires.
  4. Voix : Des prises de qualité, avec une bonne émotion, une chanteuse encore un peu timide, ce qui a le don de me plaire. De bonnes prises, quelques chœurs et doubles, voir même des canons, de quoi faire amplement le job ! Une voix qui se prête bien à une légère distorsion, pour lui rajouter du punch et lui faire transcender le mix. Un peu de volume pour la mettre en avant ou en retrait sur certains passages. Seule difficulté ici, des aigus très importants à la prise, ce qui fait ressortir les sibilantes à la moindre compression, j’ai dû abuser un peu du déesseur. Le reste étant simplement de la spatialisation, delays, reverbs, et le tour est joué.

Sur l’ensemble des mixes, j’avais un petit compresseur sur le master, avec une attaque lente et un release rapide, compressant entre 1 et 3dB. Je deviens de plus en plus adepte de cette manière de fonctionner, ça permet de gluer le mix plus facilement.

J’ai pu m’amuser un peu sur le mix. Notamment, je ne me suis pas gêné pour mettre la dose de basses qui devrait -selon moi- être la norme. Du rock avec du sub, incroyable !

Parmi les détails intéressants et/ou amusants, on a :

  • Make it Better : Sur l’intro, la room prépondérante sur batterie, et le reverse reverb qui anonce le début du morceau. Sur le bridge, l’octaveur sur la basse, la room prépondérante sur la batterie, la voix avec une longue reverb.
  • Favorite Wine : Un son un peu vintage, le slap delay sur la voix, une batterie plus serrée sur les couplets, et plus large sur les refrains, l’octaveur sur la basse des couplets, la voix plus lointaine vers 1m30, le cut à 2m43 juste avant le solo de guitare.
  • Let it out : Le petit toussotement d’Audrey sur l’intro juste avant de chanter (il faut tendre l’oreille). Les jeux de delays sur la voix, la basse et le kick bien subs, le delay sur la guitare, la grosse reverb sur la snare, le petit tambourin que j’ai rajouté sur les refrains, la disto et et l’octaveur sur des parties de la basse du refrain. Les guitares avec une grosse room, pour donner un son un peu « garage », et sur le refrain, un double de voix avec disto/chorus dessus, donne un son particulièrement intéressant à mon goût.
  • Pressure : Le rendu un peu « live » et naturel du morceau par la spatialisation, dû en partie au côté « roomy » de la drum et des guitares et au petit short delay sur la voix sur les couplets. On a toujours la largeur plus importante de la batterie sur les refrains. Le sweep reverse reverb qui annonce le 2e refrain à 2m29, et enfin, le son fouillis, mais qu’on aime bien dans le contexte sur la fin du morceau.
Mastering

Le mastering n’est pas ma spécialité, mais il est toutefois intéressant lorsqu’il est fait avec du recul et une seconde oreille en témoin. C’est exactement ce que l’on a fait, pour les derniers peaufinages, l’harmonisation des mix, et enfin pour atteindre le volume escompté. On a évité de faire un twix, c’est à dire une forme d’onde sans aucune dynamique, excepté peut-être sur le refrain de Let it out où l’instru et le mix s’y prêtaient. On atteint un niveau RMS entre -12 et -8dB environ sur l’ensemble des morceaux. Léger compresseur, EQ, un poil de multibande, et limiteur à analyse intersample, puis export, coupures et fades, conversions dans divers formats, et « c’est dans la boîte » !

En espérant comme toujours que l’écoute vous aura plu, et que vous aurez pu tirer des bénéfices à connaître ma méthode de travail ! Si vous avez des remarques et/ou des questions, je suis tout ouï, n’hésitez pas à me contacter !


2 réponses à “Mixage & Mastering de Wooden, un groupe qui envoie du bois”

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